Virginie Caubert
Accompagnement de santé holistique à Aix-en-Diois
 
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Pourquoi et comment prendre soin de son écosystème intestinal ?


L’écosystème intestinal, on entend de plus en plus parler ; il fait l’objet d’une multitude d’études depuis une dizaine d’années et chaque découverte précise un peu plus son rôle au sein de l’organisme, d’une importance capitale.

Dans cet article, je vous propose de découvrir précisément de quoi on parle lorsqu’on évoque l’écosystème intestinal, le rôle central qu’il joue dans l’équilibre global de notre organisme et de notre être, et comment en prendre soin.

 

Qu’est-ce qu’un écosystème ?

Un écosystème est un système complexe et cohérent au sein du quel plusieurs éléments cohabitent et coopèrent, chacun contribuant à l’équilibre global.

On pense souvent la notion d’écosystème à l’extérieur, comme par exemple l’écosystème d’une forêt ou d’une rivière, qui abrite différentes espèces animales et végétales, mais aussi fongiques et minérales, en surface ou dans la profondeur des sols ou de l’eau. En réalité, notre organisme est à lui seul un univers qui héberge de nombreux écosystèmes, dont l’écosystème intestinal, peut-être le plus connu.

Présentation de l’écosystème intestinal

L’intestin est un organe double : l’intestin grêle (duodénum – jéjunum – iléon) a pour fonction principale l’assimilation des nutriments issus de la digestion de notre alimentation, et le côlon, organe émonctoire destiné à l’élimination des résidus de la digestion entre autres. Ces deux intestins font partie du tube digestif, ce tube qui nous transperce de part en part de la bouche à l’anus.

Quand on par l’écosystème intestinal, on pense évidemment flore bactérienne, ou microbiote, et c’est donc au côlon que l’on prête attention. Non que le grêle n’héberge pas de flore bactérienne ni d’écosystème ! Mais le côlon est de loin le plus « habité ». Certains évaluent ainsi à cent mille milliards le nombre de bactéries présentes dans notre côlon. En vérité, la qualité du microbiote, en nombre de bactéries et en diversité des familles représentées, peut fluctuer considérablement d’un individu à l’autre. Et cela conditionne pour une grande part le fonctionnement de l’organisme et l’état de santé.

La flore bactérienne, donc, ou microbiote, est un des acteurs de cet écosystème intestinal. Cette flore est implantée sur la muqueuse intestinale, une membrane constituée de trois couches.

La première couche de la muqueuse, l’épithélium, en contact avec la lumière intestinale, est constituée d’une seule épaisseur de cellules reliées en elles par des jonctions serrées qui assurent l’étanchéité de la membrane. Cette muqueuse se régénère très rapidement : les cellules sont renouvelées tous les 5 à 7 jours. Une partie des cellules de cette muqueuse intestinale sécrète un mucus nourricier et protecteur qui intervient à part entière dans l’équilibre de l’écosystème.

La couche sous-jacente contient de nombreux vaisseaux sanguins qui recueillent les précieux nutriments issus de la digestion et des follicules lymphoïdes (le MALT, tissu lymphoïde associé aux muqueuses) qui hébergent une grande partie du système immunitaire.

Le microbiote agit en symbiose avec les autres acteurs de l’écosystème pour contribuer à son équilibre et celui de notre organisme tout entier : entretien de la muqueuse, dégradation des fibres et production de butyrate (qui contribue à la régénération des entérocytes), production de vitamines et d’enzymes, différenciation des cellules intestinales… De plus, la présence des bactéries intestinales empêche l’installation des pathogènes par compétition.

L’écosystème intestinal est donc composé, essentiellement, des entérocytes, les cellules de l’épithélium, des jonctions serrées, d’un mucus et du microbiote.

 

Les différentes fonctions physiologiques de l’intestin

Au sein du système digestif, l’intestin grêle est impliqué essentiellement dans l’assimilation des nutriments issus de la digestion alors que le côlon est chargé d’éliminer les résidus de cette même digestion, après recyclage de tous les éléments valorisables par l’organisme.

La muqueuse intestinale est donc une surface d’échange, une frontière entre l’extérieur (la lumière intestinale) et l’intérieur de l’organisme. C’est d’ailleurs la surface d’échange la plus étendue du corps (évaluée, pour le grêle, à plus de 300m2, contre près de 150 m2 pour l’arbre respiratoire et 2 à 3 m2 pour la peau).

Au-delà de cette fonction digestive, l’intestin est largement impliqué dans la fonction immunitaire, grâce au MALT évoqué plus haut et au microbiote. Plus de 70% des cellules du système immunitaire sont ainsi déployées le long de l’intestin. L’écosystème intestinal assure l’« effet barrière », une protection efficace face à l’environnement extérieur.

Enfin, l’intestin est aujourd’hui largement reconnu comme le « deuxième cerveau ». Cette notion fait référence non seulement au système nerveux entérique, qui compte environ cent millions de neurones qui communiquent directement avec le cerveau, mais aussi aux sécrétions de neuromédiateurs qui ont lieu en son sein, la sérotonine étant l’exemple le plus souvent cité, avec plus de 70% de sa sécrétion dans l’intestin. Le microbiote agit aussi sur le système nerveux entérique par l’intermédiaires de certaines sécrétions (acides gras à chaines courtes, sels biliaires déconjugués…) et intervient dans la sécrétion des neuromédiateurs intestinaux, dont la sérotonine.

Ainsi, prendre soin de son écosystème intestinal, c’est non seulement s’assurer une bonne capacité digestive, mais aussi se prévaloir d’une immunité efficace et d’un équilibre neuropsychique puissant. Autant de bonnes raisons de le chouchouter !

 

Comment prendre soin de son écosystème intestinal ?

La qualité de l’alimentation est primordiale. D’une manière générale, une alimentation variée, peu transformée ou dénaturée, ajustée en quantité est une base incontournable. Plus spécifiquement, certains aliments sont particulièrement délétères pour l’intestin quand d’autres lui sont spécifiquement favorables.

 

Les ennemis de l’écosystème intestinal (liste non exhaustive) :

Le sucre, d’une manière générale, va alimenter tout ce qui est indésirable dans l’organisme et constitue un facteur de déstabilisation majeure. Plus spécifiquement au niveau intestinal, le sucre nourrit la flore de fermentation, responsable de gaz (bruyants mais non odorants), éventuellement de ballonnements. Le sucre va permettre également à certaines espèces de proliférer devenant alors pathogènes (je pense en particulier au candida albicans). A consommer avec modération !

Le gluten est bien connu des personnes sensibles ou intolérantes. Cependant, certaines études ont démontré que même chez les personnes qui ne souffrent d’aucun symptôme de sensibilité au gluten, ce dernier augmente la perméabilité intestinale, ce qui correspond à une perturbation des jonctions serrées, et est susceptible d’entraines de multiples complications, en particulier immunitaires et nerveuses.

La caséine des laitages se comporte dans notre intestin de manière similaire au gluten. Ainsi, votre écosystème intestinal sera d’autant plus équilibré que vous les consommerez avec parcimonie.

Les xénobiotiques correspondent à toutes les molécules de synthèse issues de la technologie humaine, molécules parfaitement inconnues du monde naturel. Dans cette catégorie, nous pouvons évoquer tous les intrants de l’agriculture conventionnelle (engrais, pesticides etc.), les adjuvants utilisés par l’industrie alimentaire (colorants, exhausteurs de goût, conservateurs etc.), les produits pharmaceutiques (donnés aux animaux ou consommés directement ; l’exemple des antibiotiques est bien connu comme perturbateur majeur du microbiote), entre autres.

L’alcool enfin constitue un grand perturbateur, à la fois de l’écosystème intestinal, mais aussi de l’équilibre hydrique, glycémique, hépatique, nerveux et émotionnel.

Les aliments et nutriments indispensables à un écosystème sain

Là encore, la présentation n’est pas exhaustive.

Les acides gras polyinsaturés sont impliqués à la fois dans la régulation des processus inflammatoires qui peuvent déséquilibrer la muqueuse intestinale mais aussi dans la bonne fluidité des membranes cellulaires, permettant ainsi de bons échanges entre les cellules et une assimilation nutritionnelle optimale.

De nombreux micronutriments sont nécessaires aux processus physiologiques. Pour la régénération de l’intestin et une sécrétion de mucus optimale, il vous faudra des vitamines B, des flavonoïdes, du zinc, ainsi que plusieurs acides aminés comme la glutamine, la thréonine, la quercétine.

Les fibres sont également indispensables pour nourrir le microbiote de manière optimale et elles doivent être présentes à chaque repas. Elles contribuent de plus à un transit optimal, les stagnations au niveau du côlon étant elles aussi sources de perturbation de l’écosystème.

Enfin, la chlorophylle, ce pigment vert issu du monde végétal, est un allié extraordinaire pour préserver l’équilibre intestinal, favoriser la cicatrisation de la muqueuse, assainir le tube digestif le cas échéant.

Parmi les supers aliments – aliments caractéristiques par leur concentration nutritionnelle et leur biodisponibilité optimale, citons en particulier les produits lactofermentés, riches des souches bactériennes qui opèrent la fermentation lactique et qui agissent dans l’intestin comme probiotiques. Le pollen frais sera lui intéressant pour assainir l’écosystème de même que les jus d’herbe de blé ou d’orge, grâce à leur teneur exceptionnelle en chlorophylle.

Toutes ces ressources proviennent en principe d’une alimentation équilibrée et peu transformée. D’éventuelles supplémentations ponctuelles peuvent venir à la rescousse en cas de déstabilisation majeure, mais rien de remplacera une hygiène alimentaire adaptée.

Et puis, entre deux repas, il est essentiel de laisser des plages de repos digestif. Evitez donc de grignoter ou de faire des repas trop rapprochés et veillez à préserver un réel jeûne nocturne en soupant de bonne heure et en déjeunant, éventuellement, plus tard.

 

De nombreux autres facteurs interviennent bien sûr, au-delà de l’alimentation, pour contribuer à l’équilibre ou au déséquilibre de l’écosystème intestinal. Nous avons vu plus haut que l’état de l’intestin conditionne la bonne régulation du système nerveux. Et inversement, toute perturbation du système nerveux, toute situation de stress ou de surmenage, va altérer sérieusement l’écosystème intestinal. De même, l’intestin intervient de manière déterminante dans l’immunité, et les états de dysfonctionnement immunitaire ou d’insuffisance immunitaire vont avoir des conséquences fâcheuses pour l’écosystème intestinal, en particulier si cela s’accompagne de traitements antibiotiques répétés.

L’approche naturopathique prend en compte toutes les dimensions de l’être pour appréhender la complexité de ce système vivant et est à même de vous accompagner vers une meilleure régulation de vos fonctions physiologiques à travers l’attention portée à vos habitudes de vie. Elle considère les interactions qui peuvent s’établir entre le fonctionnement physique et le vécu émotionnel, nerveux ou comportemental et individualise des conseils en tenant compte de votre situation singulière, avec la conscience qu’une intervention simpliste dans ces processus dont une partie encore nous échappe aurait peu de chance d’être tout à fait pertinente.

 

Pour finir, j’évoquerai quelques clés issues de l’énergétique chinoise. Selon cette approche, l’intestin grêle, avec le cœur, correspond à l’été et le gros intestin est, avec le poumon, associé à l’automne, à l’élément métal, à la couleur blanche et à la saveur piquante. Dans cette perspective, c’est donc le bon moment pour prendre soin de son écosystème intestinal, l’assainir, le régénérer, et ainsi préparer son immunité pour l’hiver.

La loge Poumon-Gros intestin est aussi associée à l’émotion tristesse. L’invitation pourrait donc être, à l’occasion de cet automne dans lequel nos venons de rentrer, de laisser partir les chagrins éventuellement présents dans notre vie, à l’image des arbres qui vont peu à peu laisser tomber leurs feuilles pour accueillir un nouveau cycle de vie au printemps prochain.

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’état de vos intestins ou comment en prendre soin, si vous envisagez de profiter de cet automne pour faire un grand ménage intestinal et préparer votre immunité pour l’hiver, si vous souffrez de perturbations de ce système tellement important pour votre santé globale, c’est peut-être le moment de faire le point avec un naturopathe et de vous engager dans un accompagnement individualisé pour faire évoluer cette situation.

Vous pouvez aussi envisager de cheminer en douceur dans l’attention que vous accordez à votre corps, à tout votre être et dans le soin que vous vous donnez grâce au podcast Prendre soin de l’être, le podcast pour cultiver la santé holistique jour après jour.


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