À la rencontre du cycle féminin : un voyage entre science et sagesse (1/3)
Découvrez une vision holistique et profondément vivante du cycle féminin : anatomie, hormones, phases et puissance du sang menstruel. Un regard pour se réconcilier avec son corps.

J’ouvre aujourd’hui une série de trois articles à travers lesquels je souhaite partager le regard holistique que je porte sur le cycle féminin. Cette expérience, commune à toutes les femmes depuis la nuit des temps revêt, comme toute expérience du vivant, une portée qui va bien au-delà de sa réalité biologique et je trouve tellement dommage que la plupart de mes contemporaines ne voient souvent là que source d’inconfort et de limitation.
Au cœur du cycle menstruel se trouve l’une des formes les plus puissantes de l’énergie créatrice de la vie, à laquelle toutes les femmes ont directement accès, pour peu qu’elles restaurent une relation d’harmonie consciente avec ce cycle. J’espère, par cette série d’articles et le partage de ma vision du cycle féminin, contribuer à élargir la perspective selon laquelle ce cycle peut être appréhendé afin qu’il puisse devenir source de régénération et d’épanouissement, dans la pleine acceptation et la pacification de la manière dont il est vécu.
Ce premier article est destiné à comprendre de manière globale comment fonctionne ce cycle, du point de vue de la physiologie, et de quels enseignements il peut être porteur. L’article suivant sera consacré aux différentes phases du cycle, que j’ai déjà évoquées dans mon podcast, afin d’approfondir les possibilités de s’harmoniser avec elles et de surfer sur la vague de ce cycle. Dans le troisième article, j’aborderai le passage de la ménopause, pour apporter là encore un regard et une compréhension plus larges susceptible de soutenir le vécu de cette grande transition pas seulement hormonale.
Comprendre le cycle menstruel : un regard global
Le cycle menstruel met en jeu une série de transformations de la muqueuse de l’utérus. Il s’active au cours de la puberté et se poursuit jusqu’à la ménopause, qui correspond à l’arrêt des menstruations et dont je parlerai plus en détail lors du troisième article de cette série. La durée moyenne d’un cycle se situe entre 22 et 36 jours. Ce cycle se perpétue pendant toute la période fertile, sauf pendant la grossesse et parfois l’allaitement.
Que perçoit-on de ce cycle? Tout dépend de l’attention qu’on y porte. Certaines ne perçoivent que les menstruations et les inconforts. Mais un regard plus fin révèle une symphonie de signaux corporels. Pour appréhender avec justesse l’ensemble des processus que le cycle menstruel met à l’œuvre, considérons déjà la structure anatomique de notre matrice de vie.
L’anatomie féminine, cœur du vivant
Le petit bassin est la structure osseuse au sein de laquelle sont logés la vessie, l’utérus, les ovaires et le rectum, zone terminale du côlon. Le petit bassin se situe en-dessous de l’abdomen ; il est délimité par le périnée en bas, par le sacrum et le coccyx à l’arrière et par le pubis à l’avant.
Au sein du petit bassin se logent l’utérus et les ovaires, reliés par les trompes de Fallope, le vagin, le clitoris et la vulve.

Les hormones du cycle menstruel : messagères de la transformation
Le cycle menstruel est régulé par deux couples d’hormones : le couple FSH/LH (Folliculine stimuline hormon / Luteine hormon) sécrété par l’hypophyse, activant le couple oestrogènes/progestérone sécrété par les gonades.
L’hypophyse, ou glande pituitaire, est située dans le cerveau. Elle joue un rôle majeur dans la régulation hormonale de l’ensemble de l’organisme, en lien avec d’autres glandes comme la thyroïde, les surrénales et les hormones sexuelles. Ce sont les sécrétions hypophysaires qui vont réguler les hormones sécrétées au niveau ovarien.
Les ovaires : matrice de potentiel
Les ovaires ressemblent à deux amandes ; ils sont situés de part et d’autre de l’utérus. Ils contiennent des follicules, réservoirs d’ovocytes en voie de développement. Les ovocytes donneront les ovules après maturation et fécondation. Les ovaires sécrètent aussi des hormones, en particulier oestrogènes et progestérone.
Le follicule mûr est appelé follicule de De Graaf. Il contient l’ovocyte qui sera expulsé au cours de l’ovulation. Après ovulation, le follicule de De Graaf évolue en corps jaune et continue de produire des hormones avant de dégénérer.
Savez-vous que la maturation des ovocytes commence avant la naissance ? Et à la naissance, chaque ovaire contient de 200 000 à 2 000 000 d’ovocytes, et autant de follicules ! La maturation des ovocytes est ensuite suspendue jusqu’à la puberté. A partir de la puberté, chaque mois, grâce aux hormones hypophysaires, la maturation des ovocytes se réenclenche.
L’utérus : temple de la vie en mouvement
L’utérus ressemble à une poire reposant sur sa pointe à l’arrière et surplombant la vessie vers l’avant. Il comprend le fond, le corps et le col qui s’ouvre vers le vagin. La paroi utérine est composée de trois couches de tissu : une membrane externe, une couche musculaire et la muqueuse interne. C’est cette muqueuse qui évolue au cours du cycle menstruel.
L’utérus se prolonge de chaque côté par les trompes utérines à l’intérieur desquelles migre l’ovocyte, éventuellement rejoint par des spermatozoïdes. Les trompes sont le lieu d’une éventuelle fécondation.
Les phases du cycle menstruel : une danse en quatre temps

Le cycle menstruel est divisé en quatre phases successives. Le premier jour du cycle correspond au début des menstruations. Suit la phase pré-ovulatoire, l’ovulation, la phase prémenstruelle avant de recommencer un nouveau cycle par la phase menstruelle. La partie du cycle comprenant les menstruations et la phase pré-ovulatoire correspond à la phase folliculaire ; les phases d’ovulation et prémenstruelles correspondent à la phase lutéale.
La phase pré-ovulatoire commence à la fin des menstruations et dure jusqu’à l’ovulation. Pendant cette phase, l’hypophyse sécrète la FSH. Le taux de FSH augmente lentement et stimule le développement de certains follicules au sein de l’ovaire ; à l’intérieur de ces follicules, la FSH stimule la maturation des ovocytes. Les follicules en croissance sécrètent des œstrogènes. A la fin de la phase pré-ovulatoire, un seul follicule arrivera à maturité et libèrera son ovocyte lors de l’ovulation.
Ainsi, pendant la phase folliculaire, le taux de FSH et le taux d’œstrogènes augmentent ce qui stimule l’épaississement de la muqueuse utérine.
Au milieu du cycle, le taux d’œstrogènes atteint son maximum ; cela stimule la sécrétion de LH par l’hypophyse. Le pic de LH provoque la libération de l’ovocyte mature qui est directement aspiré dans la trompe utérine ; c’est la phase ovulatoire. Le taux d’œstrogènes chute alors brutalement. Au niveau utérin, la muqueuse continue de s’épaissir.
Pendant la phase suivante, prémenstruelle, le follicule de Graaf, qui a libéré l’ovule, se transforme en corps jaune qui sécrète de la progestérone et des œstrogènes. Ces hormones continuent de stimuler l’épaississement et la vascularisation de l’endomètre.
S’il n’y a pas de fécondation, l’ovule et le corps jaune se dégradent, ce qui coïncide avec une diminution du taux de progestérone et d’œstrogènes. Cette chute hormonale provoque la dégradation de la muqueuse utérine qui va être éliminée pendant les menstruations qui suivent à travers le vagin.
C’est la phase menstruelle qui correspond à la desquamation de la muqueuse utérine : le muscle utérin se contracte et toute l’épaisseur qui s’est constituée au cours des phases précédentes pour accueillir un futur embryon est nettoyée et éliminée avec le sang menstruel. Pendant cette phase, la sécrétion de FHS reprend progressivement au niveau de l’hypophyse et commence un nouveau cycle de maturation folliculaire.
Le sang menstruel : un fluide méconnu aux propriétés uniques
On a l’habitude d’appeler la phase menstruelle la période des règles. Menstruel vient du latin mensis qui veut dire mois, proche du grec mene qui signifie lune et évoque la correspondance avec le cycle lunaire. On parle d’ailleurs des lunes pour évoquer les menstruations.
Le terme des règles évoque à la fois ce qui est régulier et correspond aux règles morales auxquelles les jeunes femmes étaient soumises à partir de la puberté pour préserver leur honneur.
Le flux menstruel correspond à un écoulement de 50 à 80 mL, soit moins qu’une tasse de café, de sang mélangé aux liquides utérins (liquides tissulaires, mucus, glaire cervicale et cellules) et aux sécrétions vaginales.
Le sang qui s’écoule pendant les règles est un tissu qui a longtemps été négligé par les scientifiques mais auquel on commence à reconnaître des propriétés exceptionnelles. En effet, le sang menstruel est différent du sang qui s’écoule dans nos artères ou nos veines : il contient plus d’eau, est plus visqueux, sa composition et ses propriétés sont spécifiques. Par exemple, il ne coagule pas.
Le sang des lunes exprime des propriétés cicatrisantes exceptionnelles. Il contient des cellules souches, à savoir des cellules primordiales capables de se différencier en n’importe quel type de cellules, et en particulier des cellules régénératives endométriales, qui ont une capacité de régénération extrêmement rapide.
Le sang menstruel, de par sa composition spécifique, est un indicateur de notre santé et pourrait être utilisé pour détecter la présence de certains virus (HPV), tester la glycémie, la fertilité, la périménopause ou encore la santé de la thyroïde. Il pourrait même servir à réaliser de nouveaux traitements, pour l’endométriose par exemple.
Pour en savoir plus, un documentaire récemment diffusé sur Arte lui a été consacré.
450 cycles pour se relier au vivant : changer de regard

Au cours de sa vie, une femme vit en moyenne 450 cycles menstruels. Ce vécu est suffisamment central dans la vie d’une femme pour qu’on y prête une attention un peu plus consciente, voire qu’on choisisse délibérément de tisser une relation harmonieuse avec lui !
Chaque mois, le corps féminin s’ouvre à la possibilité d’accueillir la vie. Que la fécondation ait lieu ou non, cette puissance d’ouverture et de transformation est en elle-même sacrée. Le sang des lunes est d’ailleurs le seul sang qui est versé spontanément sans porter atteinte à l’intégrité de la vie. En cela déjà il pourrait être reconnu et honoré, considéré comme une offrande précieuse (c’est d’ailleurs un fertilisant exceptionnel pour nourrir la terre) plutôt qu’un résidu ou une souillure.
Le processus qui se vit au sein de l’utérus chaque mois est un processus de régénération extrêmement puissant. C’est l’énergie du phénix que nous avons la possibilité d’expérimenter chaque mois, avec tous les enseignements qu’elle recèle. En effet, vivre, c’est être perpétuellement en train de naître, et perpétuellement en train de mourir : à certaines situations, à certains aspects de soi. Accueillir ce vécu cyclique au sein de sa chair, chaque mois en conscience, le vivre comme une bénédiction plutôt que comme une source de tracas ou un handicap, nous ouvre l’accès à une des sagesses les plus profondes de l’expérience d’incarnation. Et je vous renvoie, pour une exploration plus détaillée, vers la saison 5 du podcast Prendre soin de l’être dans laquelle je partage autour des cycles du vivant ou vers le voyage olfactif Le cycle du vivant.
De plus, la remise à neuf de la cavité utérine à chaque cycle s’accompagne d’une possibilité de grand ménage dans toutes les dimensions de l’être. La fonction d’émonctoire du vagin (c’est-à-dire d’organe d’élimination, au même titre que les reins, le côlon, les poumons ou la peau) est aujourd’hui reconnue : avec le sang menstruel, l’organisme élimine un certain nombre de toxines accumulées.
Le nettoyage s’effectue aussi au plan énergétique, émotionnel, mental et nous explorerons cela plus en détail dans le prochain article consacré à la dimension symbolique de chaque phase du cycle.
Choisir de relationner avec son cycle menstruel, c’est vous donner la possibilité de contacter toute votre puissance créatrice et choisir au service de quoi vous souhaitez la mettre. Harmoniser, pacifier son vécu cyclique, au-delà de vous apporter une traversée plus confortable, c’est vous offrir la possibilité de déployer pleinement vos potentiels de vie, de fertilité, de créativité et d’épanouissement tout au long de ce cycle.
La naturopathie possède de nombreuses ressources pour vous accompagner sur ce chemin de connexion profonde et intime avec vous, et de réhabilitation de l’un de vos plus beaux potentiels. Et je me ferai une joie de vous guider sur ce beau chemin.

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